Notre musée d’instruments itinérant

Il s’agit d’une exposition scénographiée d’une centaine de nos instruments copiés d’anciens.
Elle traite toutes les familles d’instruments de l’époque médiévale : aérophones (à brisure d’air, à anches, à embouchure), cordes (frottées, pincées ou frappées), sans oublier les percussions et autres idiophones.
Nous pouvons l’agrémenter de concerts-conférences sur l’organologie médiévale.

Vous trouverez ci-dessous quelques-uns de nos instruments médiévaux, ainsi que quelques explications.

Quelques-uns de nos instruments

icone de cornemuse médéviale
icone de vielle à roue médiévale
icone d'orgue portatif médiéval
icone de luth médiéval
icone de nyckelharpa médiéval
ménestrel jouant de la cornemuse médiévale

La cornemuse

Bien que le principe d’un instrument à vent fixé sur un sac (tibia utricularis) soit mentionné dès l’Antiquité romaine, aucune image ni description précise ne nous en est parvenue.

Les cornemuses n’apparaissent de façon certaine en Europe occidentale qu’après les premières croisades, pour s’y implanter progressivement sous de nombreuses formes locales aux cours des XIIème et XIIIème siècle.

Leurs formes et tailles varient. Elles peuvent être munies d’anches simples ou doubles, pourvues ou non d’un voire deux bourdons (tuyaux montés d’une anche produisant un son unique et constant dont le bourdonnement soutient et amplifie la mélodie), et offrir un son doux et caressant ou au contraire, puissant et strident.

Toutefois, elles ont toutes en commun au moins un tuyau mélodique, alimenté en air par un sac de cuir qui, une fois gonflé, permet au musicien de reprendre son souffle sans interruption du son.

L’iconographie médiévale les présente très souvent jouées par des bergers.

ménestrel jouant de la vielle à roue médiévale

La vielle à roue

La roue de cet instrument, sur laquelle ses cordes sont tendues, est mue par une manivelle qui les met en vibration. Cette roue joue donc le rôle d’un « archet continu » qui permet à la vielle de produire des sons sans interruption.

Certaines des cordes produisent une note unique soutenant la mélodie : ce sont les bourdons. Les chanterelles, cordes associées au clavier qui permet d’en modifier la longueur vibrante, jouent la mélodie.

À la fin du Moyen Age, la vielle à roue bénéficie d’une amélioration qui révolutionne son utilisation : une nouvelle corde (la trompette) est montée sur un petit chevalet mobile (le chien) qui vibre et produit des grésillements rythmiques selon les à-coups appliqués sur la manivelle par le poignet du musicien. Les premières vielles apparaissent au Xème ou XIème siècle sous la forme d’un imposant instrument appelé « organistrum » joué à deux ; l’un des musiciens tournait la manivelle, alors que le second actionnait le clavier. Il tombe ensuite rapidement en désuétude pour évoluer vers des instruments aux dimensions plus modestes ne requérant qu’un musicien. À la fin du Moyen Age, la vielle à roue, aux formes variées, devient le compagnon de route des mendiants.

ménestrel jouant de l'organetto médiéval

L’orgue portatif, ou organetto

Cet orgue peu encombrant apparaît au XIIème siècle. S’il sert de guide-chant dans les monastères, son usage n’est pourtant pas exclusivement associé à la liturgie. Il est souvent joué dans des contextes festifs.
D’une main, le musicien actionne un soufflet qui alimente l’instrument en air. De l’autre, il joue sur un clavier dont chaque touche est associée à un clapet libérant l’air vers le biseau d’un des tuyaux pour le faire vibrer et produire une note.

L’organetto connait son heure de gloire aux XIVème et XVème siècle, avant de tomber en désuétude, concurrencé par l’orgue positif, plus imposant mais néanmoins transportable.

Dans l’iconographie, c’est souvent l’attribut de Sainte Cécile. On l’y voit également dans les mains d’anges musiciens. L’instrument est représenté sur les pierres tombales des organistes virtuoses Francesco Landini (XIVème siècle) à Florence, et Conrad Paumann (XVème siècle) à Munich.

ménestrel jouant du luth médiéval

Le luth

Instrument roi de la fin du Moyen Âge, le luth est un instrument à cordes pincées à caisse de résonance bombée dont les origines sont orientales. On attribue son introduction en Europe au IXème siècle à Zyriab, maître de la musique arabo-andalouse. Les croisades ont par la suite également favorisé la diffusion de l’instrument.

Sa caisse arrondie est généralement obtenue en juxtaposant et collant les unes aux autres des lamelles de bois appelées côtes.

Au Moyen Age, le luth est essentiellement joué au plectre. Mais vers 1500 se développe une nouvelle technique : le jeu aux doigts, qui en fait un instrument polyphonique, donc savant et respecté.

Un petit luth monoxyle, la guiterne : sa caisse, son manche et son chevillier en forme de crosse souvent orné d’une tête sculptée sont façonnés dans une seule pièce de bois. Il se joue au plectre. C’est un instrument populaire, souvent joué dans tavernes…

ménestrel jouant du nyckelharpa médiéval

Le nyckelharpa

Cette vièle (instrument à cordes frottées) à archet, d’origine scandinave, est pourvue d’un clavier fonctionnant comme celui de la vielle à roue. En effet, les touches sont associées à de petites pièces de bois (les sautereaux) qui bloquent la corde à un endroit précis de celle-ci pour obtenir la hauteur de note souhaitée.

L’existence de la vièle à clavier (traduction du suédois « nyckelharpa ») est attestée dès le XIVème siècle : une représentation datant de 1350 de l’instrument apparaît sur un chapiteau de l’église de Källunge (Île de Gotland, Suède).

Au Moyen Age, le nyckelharpa comptait peu de cordes et son clavier une seule rangée de touches. Pourtant depuis, il s’est beaucoup perfectionné : son clavier présente jusqu’à quatre rangées de touches, et des faisceaux de cordes sympathiques en augmentent la résonance.
Cet « instrument-cathédrale », comme on le nomme parfois, est toujours très utilisé pour l’interprétation du répertoire traditionnel suédois. Polyvalent, il est également de plus en plus joué par les ensembles de musiques anciennes.

Nos amis luthiers

Luths, guiternes, citoles

Florian Jougneau : https://florianjougneau.com/
Ugo Casalonga : https://www.casa-liutaiu.com
Marco Salerno : www.marcosalerno.it/
Didier Jarny : https://www.luths-et-luthier.com/

Nyckelharpa

Jean-Claude Condi : http://www.nyckelharpa-condi.com/
Olle Plahn : http://www.tongang.se/olle/olle/welcome.html

Orgues portatifs

Stefan Keppler : http://www.wolkenstayn.de/

Cornemuses

Jonathan Swayne : https://www.jonswayne.com/
Jean-Yves Peran : http://www.cornemuse-jean-yves-peran.com/

Vielles à roue

Bernard et Audren Kerboeuf : http://www.vielleskerboeuf.com/
Xavier Leclerc : https://sites.google.com/site/viellesleclerc/

Flûtes

Romain Rancurel Giannoni : https://www.facebook.com/romain.rancurelgiannoni
Tim Cranmore : https://www.fippleflute.co.uk/
Jean-Daniel Talma : www.elbock.fr/atelier_El_Bock/
Jeff Barbe : http://www.jeff-barbe.fr/

Chalemies

Eric Moulder : https://www.facebook.com/eric.moulder.96